La grande magie

Dans un couple, le juste équilibre entre amour et liberté n’est pas toujours facile à trouver. Et si la jalousie prend le pas, alors la fuite, ou mieux, la disparition, peut s’avérer être la meilleure (et extrême) solution. Mais alors, revenir un jour, si on le souhaite, a-t-il un sens?

S’inspirant de la comédie homonyme de Eduardo De Filippo, ce film jouissif réalisé par Noémie Lvovsky passe avec fluidité et naturel d’un genre à l’autre. La cinéaste nous raconte l’histoire de Charles, un mari jaloux qui voit son épouse littéralement disparaître sous ses yeux durant un spectacle de magie (on est en Normandie au début du XXe siècle, calfeutrés dans un grand hôtel fréquenté par la riche bourgeoisie). Mêlant réalisme et fantaisie, dialogues, danses et chansons, elle réalise un film à la fois onirique et concret. Et voici que la relation a priori improbable entre Charles (formidable Denis Podalydès) et le magicien Albert (un théâtral Sergi López), se teinte d’une poésie qui enchante le spectateur et le conduit sur un chemin où tout est possible et chaque chose trouve son sens, même la mort, même la folie. Noémie Lvovsky (qui avec jubilation interprète l’amusante femme du magicien), dirige un groupe de comédiens qui, du premier au dernier rôle, bâtissent une puissante fresque: la grande magie. Du cinéma, du théâtre, de l’amour.

VG